Grandes marées ...

OK, je suis en retard, mais j’aurais été en retard tout cet été pour publier mes messages, se connecter à internet était toujours sportif , punie dans le grenier, en train de chercher les bonnes ondes avec ma clé 3G+ que j'agitais, telle un sourcier dans tous les sens !
D’abord, on ne dit pas grande marée , mais LA MAREE ou  GROS COEFFICIENT .

La famille Lysemma avait décidé de taquiner le crabe dimanche 23 midi, et accessoirement d’emmener Nénette aux Inizzans à pied.

Sauf que moi, crapahuter dans les rochers bien glissants, me tordre la cheville, déraper et finir la ballade le fondement mouillé, et bien j’ai déjà donné, et je me suis proposée pour faire des crêpes à midi, sur le grand pilig . Le sacrifice a semblé immense tellement je suis rusée ...
Mon cher et tendre, Nénette et notre copine A.M. sont partis tous guillerets, bottes aux pieds, haveneau, sceau et appareil photo . Bref, la panoplie complète du sérial killer des marées  et la gentille troupe est partie vers 12 h 30 .

Moi, j’ai fait mes pâtes à crêpes tranquillou, poêlé mes garnitures, fini mon ménage, tricoté, bref 36 millions de petites choses en regardant l’heure tourner .

Retour à 14 h 30  de ma troupe harassée, l’œil hagard, en hypoglycémie nette . Seul mon cher et tendre affichait l’air béat de l’autochtone sur- iodé . Faut l’avoir vu pour comprendre !

Une série de crêpes plus tard , un coup de cidre, sauf pour Nénette bien sûr et les voilà requinqués. Le repas crêpes s’est achevé vers 16 h , l’heure habituelle du goûter … Mais ce n’est pas gros coefficient tous les jours.

Et surtout le résultat de la ballade : deux gros dormeurs dont un convalescent, plein d’étrilles et un gros sac de magnifiques coquillages et des photos de la ballade et de certaines curiosités

Ni une ni deux, on a cuit tous les crabes .
Et là, ma copine A.M. a eu l’idée du siècle : après avoir bavé devant les magnifiques boutons en nacre de la droguerie, elle s’est dit qu’elle avait la matière première sous les pieds, enfin à portée de main, et elle a donc ramassé tous ces coquillages pour les transformer en boutons .

Géniale idée, si ce n’est que les coquilles n’étaient pas libres, elles étaient squattées par des bernards l’ermite .

Comme on est en période d’expulsion, on a joué les méchants pour les faire sortir de leurs coquilles.
On a testé la pince à épiler, ils ont été insensibles à la beauté des bouts biseautés dorés !
Le cure dent, ils étaient écroulés de rire au fond des coquilles .

Les pics pour le crabe et les bigorneaux, idem, cela ne leur a fait ni chaud ni froid.
Dans la séance des tortures, on a essayé de mettre une goutte de vinaigre , de citron, d’huile pour les faire sortir. Ils étaient assaisonnés mais toujours au fond de la coquille.
On a aussi poncé sur la vieille meule au fond du jardin, quand le bernard était enfumé par la poussière de coquille, il devenait facile de l’extraire par le petit trou d’usure .

Et tout à coup, faisant preuve de réflexes peu communs, j’ai réussi à en chopper un et à l’extraire de sa coquille, à mains nues, un véritable exploit , de quoi me décerner une médaille.
Du coup, on s’y est mis tous, à essayer de les attraper, à les mettre sur le dos, façon tortue, sur le côté, etc pour trouver la meilleure position , à leur souffler dessus, à être vraiment plein d’imagination. Nous n’avons pas réussi à imiter le cri de la femelle en rut pour les attirer hors de leur coquille !

2 h après, seulement une dizaine de sortis, les voisins écroulés de rire de nous voir faire .
Il suffisait de les faire bouillir pour ensuite les extraire facilement .Vraiment trop trop facile , c'est bien pour cela que nous n'y avions pas du tout pensé !

Ah oui, pourquoi ma copine n’a t- elle ramassé que des pleins, et pas des vides ?

Et bien parce que les bernards ont un goût exquis pour la déco et ont élu domicile dans les plus beaux !!!
Ma copine a ensuite patiemment extrait les bestioles cuites des coquilles et s’est définitivement dégoûtée des coquillages et crustacés …
Elle a décidé de les entreposer au congélateur, avant de décider de la suite des tortures pour être bien certaine qu’il ne resterait plus le moindre lambeau de chair, car sinon, je ne vous dis pas l’odeur des futurs boutons.

Je pense que les boutons en nacre du commerce ont encore de bien beaux jours devant eux …

Vivement le prochain gros coefficient , mais ce sera certainement ballade à Etretat et plus aucun soucis de pêche.

Quant au magnifique dormeur, il était méchamment percé de deux gros trous, donc parasité à mort et donc rien à manger !!!

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